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Comment pouvons-nous appliquer le principe innovant de l’agroécologie à l’aquaculture ?
8 avril 2021

L'aquaculture multi trophique intégrée

L’aquaculture multi-trophique intégrée (AMTI) est un système complexe qui combine des espèces complémentaires sur les maillons de la chaîne alimentaire (les niveaux trophiques désignant le rang des espèces dans cette chaîne alimentaire).

Par exemple, on peut imaginer une culture de poisson complétée par des coquillages (qui s’occupent des petits déchets organiques) et par des algues (qui récupèrent les molécules inorganiques dissoutes dans l’eau). Mais les coquillages et invertébrés rejettent à leur tour des déchets organiques qui tombent dans les fonds marins. Il faut donc ajouter au système des espèces chargées de récupérer ces nutriments de fond : oursins, concombres de mer, homards, vers de mer, sans oublier les microbes et bactéries qui jouent un rôle majeur sur le sol.

Aujourd’hui, ce type de boucle totalement complète et vertueuse n’a pas encore pu être créé par l’homme notamment parce qu’on ne maîtrise pas l’élevage de toutes les espèces de la boucle. Bien que atteindre un rendement parfait semble assez improbable, on peut clairement être plus vertueux.

Aujourd’hui, les voies d’expérimentation sont nombreuses pour tenter de reproduire les vertus circulaires des écosystèmes. En pleine mer, certains projets tentent d’associer des bassins et cages de différentes espèces côte à côte, quand d’autres expérimentations misent sur des systèmes plus fermés, hors sol, permettant de mieux contrôler les flux d’eau et de nutriments. Certaines enceintes en milieu côtier ou en étang tentent même de décompartimenter, en mettant toutes les espèces dans le même enclos.

Schéma de l’aquaculture multi trophique intégrée

https://www.google.com/url?sa=i&url=https%3A%2F%2Fwww.institut-paul-ricard.org%2Fprogrammes_recherche%2Faquaculture-multitrophique-integree-amti%2F&psig=AOvVaw3Wbs4vH0MRKcVAHSvWzO01&ust=1617637730896000&source=images&cd=vfe&ved=0CAIQjRxqFwoTCNjqwKj45O8CFQAAAAAdAAAAABAD

En plus d’éliminer les déchets, de tels systèmes pourraient également supprimer les intrants chimiques, notamment les pesticides. Par exemple, les Écossais et les Norvégiens ajoutent des labridés dans les cages de leurs saumons. Ces poissons mangent les poux du saumon et remplacent ainsi les pesticides.

Autre intrant potentiellement supprimable, les farines de poissons issues de la pêche nourrissant habituellement les poissons d’élevage pourraient être remplacées par des farines de microalgues (venant d’algues issues d’autres compartiments du système intégré).

Enfin, l’aquaculture multi-trophique intégrée pourrait également améliorer le bien-être des animaux d’élevage. Il a été montré qu’une plus grande diversité réduirait les agents pathogènes et diminuait le stress dans des milieux terrestres.

L’aquaculture multi-trophique semble donc un dispositif pour parvenir à une aquaculture durable.

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